Focus sur la route de la soie (2/2)

Empruntée dès le Paléolithique et devenue tout à fait incontournable dès le IIème siècle avant Jésus-Christ ; la route de la soie fut le théâtre d’échanges commerciaux fondateurs. Luxueuses soieries, musc, pierres précieuses, porcelaines, épices, métaux ou armes ; nombreuses sont les denrées qui y étaient apportées et marchandées avant d’être dispersées aux quatre coins du monde. Pour autant, ce ne fut pas seulement un espace dédié au commerce. Et les conséquences de la mise en place de ce carrefour international furent surtout et avant tous culturelles…

Déclin de la route de la soie

À vrai dire, si la route de la soie fut pendant longtemps le lieu de prédilection du commerce mondial ; son essor commence à péricliter dès le XV ème siècle. En effet, la voie terrestre est peu à peu abandonnée du fait de la difficulté du parcours. Sont en cause non seulement le climat (et sa chaleur torride qui fut la cause de nombreux décès) mais aussi la longueur du trajet. Sans compter les mauvaises rencontres pouvant être faites en chemin ! Car brigand et marchands d’esclaves avaient tout fait de fondre sur les caravanes et d’annihiler tout espoir de profit pour les courageux mais malheureux voyageurs… De plus, la Renaissance et les différentes expéditions navales menées par les européens ouvrent de nouvelles perspectives ; parfois plus rapides et plus sûres que l’antique voie terrestre. Quant à l’attrait des soieries, là encore celui-ci n’est plus le même. L’actuelle Italie en produit depuis le XII ème siècle et il n’est désormais plus nécessaire d’aller la chercher si loin. Toutes ces raisons font que la route de la soie est de moins en moins empruntée. Et tombe peu à peu dans l’oubli…

Impact d’une route légendaire

Cependant, si soieries et voyageurs désertent la mythique route de la soie ; cette dernière reste aujourd’hui encore l’une des routes les plus connues au monde. Une réputation héritée de sa belle époque et qui persiste alors même que plus aucun échange commercial n’y est réalisé. Et peut-être la pérennité du mythe est-elle en réalité due à l’impact culturel qu’eut cette voie d’échange entre l’Europe et l’Asie. Après tout, au-delà d’une place forte commerciale, elle fut aussi un haut lieu de mixité culturelle. C’est par exemple grâce à elle que se diffusent en Asie bouddhisme, judaïsme, islam ou encore catholicisme nestorien. Et à l’inverse, les Occidentaux découvrent une foule d’objets usuels tels que boussole, poudre à canon et techniques d’imprimeries qui n’étaient auparavant connus que des orientaux.

Ainsi, aujourd’hui comme au IIème siècle, la route de la soie reste absolument mythique. Et si le commerce n’y est désormais plus de mise ; il est certain qu’on peut la qualifier de place forte civilisationnelle !

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